Empathie perceptive et Empathie cognitive

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L’empathie est la capacité de percevoir « le point de vue » d’autrui pour le considérer et en tenir compte ; ceci tout en ayant et en maintenant son propre point de vue. Une première difficulté à comprendre ce qu’est l’empathie est que « point de vue » peut signifier littéralement « ce que l’on perçoit visuellement » mais aussi « ce que l’on pense ».

 

Ainsi, deux personnes peuvent voir à peu près la même chose lorsqu’elles sont côte-à-côte et qu’elles regardent dans la même direction alors qu’elles peuvent ne pas être d’accord sur ce qu’elles pensent de ce qu’elles voient. Inversement, deux personnes qui sont face à face ne perçoivent pas la même chose puisque chacune voit l’autre mais peuvent être d’accord sur ce qu’elles pensent.

 

L’élève doit donc distinguer le point de vue visuel du point de vue cognitif, sachant que la différence de point de vue visuel provient d’abord de l’emplacement spatial occupé par son propre corps et qu’elle aide à comprendre la différence de point de vue cognitif ; ceci dans un processus qui comprend trois étapes.

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La première étape est celle de la conscience d’Autrui. Ainsi, dans les deux cas, perceptif et cognitif, l’élève doit d’abord prendre conscience, comprendre et se rappeler qu’il y a plusieurs points de vue possibles : qu’autrui ne voit pas forcément la même chose que ce que lui-même voit et qu’autrui ne pense pas forcément la même chose que ce que lui-même pense. Cette étape est celle de la théorie de l’esprit (pouvoir attribuer aux autres une perception et une pensée différentes de la sienne) et de la métacognition (prendre conscience de ses propres perceptions et pensées et les analyser).

 

La deuxième étape est celle de la pluralité interprétative. Constater que le point de vue que nous avons peut nous faire percevoir, penser et, finalement, agir différemment que si nous avions un autre point de vue.

 

La troisième étape est celle de l’intégration des points de vue par la compréhension du pourquoi des différences entre points de vue; ce qui constitue un pré-requis à l’objectivité et à la rationalité de l’élève.

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Empathie émotionnelle

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Peut-on concevoir le point de vue d’autrui sans partager ses émotions ? Il faut ici aussi, émotion gardée, ne pas trop s’émouvoir en partageant les émotions d’autrui ; ne serait-ce que pour pouvoir raison garder et pouvoir alors continuer à voir et à penser selon son propre point de vue, selon son libre arbitre. Notons toutefois, l’émotion partagée peut être déclencheur d’empathie perceptive et d’empathie cognitive.

 

Ressentir ce que ressent autrui est un préalable pour pouvoir voir, raisonner et agir du mieux possible dans les situations où il est nécessaire de « porter secours à autrui » et, pour cela, il faut pouvoir « identifier et partager des émotions et des sentiments, identifier et exprimer en les régulant ses émotions et ses sentiments, connaître le vocabulaire des sentiments et des émotions abordés en situation d’enseignement, avoir acquis l’expérience de la diversité des expressions des émotions et des sentiments dans des situations d’enseignement, à partir de la connaissance et reconnaissance des émotions de base (peur, colère, tristesse, joie) » (BOEN n° 30 du 26-7-2018).

 

Cette empathie émotionnelle doit être distinguée de la sympathie qui est une contagion des émotions lorsqu’on éprouve les émotions de l’autre sans nécessairement se mettre à sa place.